“Le Mans raconté par”: Laurent-Frédéric Bollée
- Updated: June 13, 2014
Notre rubrique « Le Mans raconté par » se poursuit avec un nouveau témoignage des 24 Heures du Mans … par un journaliste !
Très présent dans les paddocks du Mans et venant des quatre coins du monde pour faire vivre la classique mancelle pour leur pays, c’est donc naturellement que nous avons contacté Laurent-Frédéric Bollée (à droite de l’image, en compagnie de Fabien Gerard au Mans 2008) afin qu’il nous partage ses 24 Heures du Mans. Actuellement journaliste à Motors TV qui a diffusé la course il y a quelques années, LFB a aussi couvert les 24 Heures du Mans pour le groupe France Télévision. Très attaché au Mans, voici son témoignage :
« Très jeune, j’essayais de suivre les 24 Heures du Mans, en ne ratant pas le départ par exemple. Je crois que j’étais sensible au fait que cette course se déroule dans la ville de mes ancêtres, pionniers de l’automobile à la fin du XIXe siècle, une fierté toujours réelle dans la famille Bollée actuelle ! Qu’il y ait d’ailleurs une Avenue Bollée au Mans me semble très bien et très honorifique, mais j’aurais vraiment préféré qu’il y ait un virage Bollée sur le grand circuit – mais c’est un autre débat.
Quoi qu’il en soit, une fois devenu journaliste sportif et spécialisé en sports mécaniques, c’est en 1995 que j’ai couvert professionnellement mes premières 24 Heures, sans discontinuer jusqu’en 2012. Soit 18 éditions consécutives. Hélas, depuis l’an dernier et le fait que Motors TV ne retransmette plus la course (depuis 2009 il est vrai) et surtout que RMC ne soit plus la radio officielle, je n’ai pas l’occasion de me rendre sur place et ce sera hélas le cas encore en cette année 2014.
Mais bon. J’ai toujours trouvé que c’était la course où l’on côtoyait vraiment la notion de mythe et d’histoire, de légende et de tradition, d’événement et d’émotion. Autant de mots un peu passe-partout mais qui prennent là tout leur sens. L’avant-course (du départ des voitures garées jusque là en épi jusqu’au départ proprement dit) est absolument grandiose par l’intensité qui s’en dégage. J’ai toujours voulu être sur cette pré-grille jusqu’au dernier moment, et on sent vraiment le défi qui attend à ce moment-là les pilotes et les équipes. Chair de poule ! Ensuite, il est incontestable que le podium est un moment magique, et dans la foule qui est dans la voie des stands, on ressent vraiment l’émotion des vainqueurs et la fierté de tous d’être arrivés au bout de l’épreuve. J’en ai toujours eu des frissons presque incontrôlables.
Au rayon de quelques souvenirs à collecter, beaucoup me reviennent forcément en mémoire instantanément : une grande interview avec Mario Andretti en 95, le branle-bas de combat en entendant le speaker parler de l’accident de Dumbreck et de sa Mercedes en 99, mon interview à chaud de Yannick Dalmas au moment de son 4e succès, toujours en 99 (pour moi l’édition la plus grandiose que j’ai couverte), les pluies orageuses de 2001, la canicule de 2003 mais aussi de 2005 si je ne me trompe pas, et surtout la retransmission par Motors TV de toute la semaine du Mans en 2007 et 2008 où je crois nous avons établi de nouvelles normes, désormais incontournables, pour la couverture de cette épreuve…
En tout cas, un événement sportif dont la France peut être fière… et qui l’honore. »